Editorial
C’est vrai, il y a des disparités d’une année à l’autre et régionalement, mais il est évident que le climat change. Et aujourd’hui, il n’est plus possible, sauf pour quelques imbéciles malheureusement parfois portés à de hautes fonctions, d’ignorer l’action qu’exerce l’humanité sur l’ensemble du monde.
Le réchauffement climatique est une réalité et ses conséquences sont palpables. La science nous montre et nous dit ce qui est. Elle peut nous conseiller, mais elle ne nous dira pas ce qu’il faut faire. C’est à nous les hommes de décider des orientations que nous voulons prendre. On est trop insatiables et notre société est trop destructrice de vie. Pourquoi ne pas être en accord et en harmonie avec les lois de la vie ?
Les Bishnoïs du Rajasthan disent : « On peut changer, il suffit de le vouloir. Tout acte a des conséquences. »
Alors changeons. Ayons un autre regard sur le monde qui nous entoure, sur les autres êtres vivants qui peuplent avec nous la planète terre. Ils ont autant que nous le droit d’y vivre en toute quiétude et en toute liberté.
Mon ami le renard
Voir un couple de renards se poursuivre au clair de lune sur une neige bien blanche est une des images les plus sympathiques que je connaisse. Ces deux flammes rousses qui se coursent, se chamaillent, se roulent dans la poudreuse, se flairent la truffe, se sautent dessus est un spectacle qu’offre gracieusement Dame Nature à ceux qui savent attendre patiemment cachés en lisière de forêt.
Pour beaucoup, le renard personnifie l’animal hors la loi, le nuisible, le puant, le mordant. C’est certainement pour cela que « les gens » le détestent, et que moi, je l’adore et que je l’aime. Son violent parfum musqué qui vous saisit au passage et qu’on ne retrouve plus en faisant un pas en arrière, est à mes narines un effluve de liberté. Il est l’ami avec qui je garde mes distances, que je ne cherche pas à séduire. Je ne lui demande pas de gratitude, je ne lui demande rien, juste des observations et des images magnifiques...
Mais voilà, malgré ce que peuvent dire « les gens » des renards, avec mes amis naturalistes, on en voit de moins en moins. Certes, il y a eu une épidémie de gale, mais l’an passé, je sais qu’il y a encore eu, sur mon secteur, des destructions de renardeaux au terrier. Qu’à notre époque de telles pratiques existent encore, cela me dépasse. Qu’en 2018, malgré ce que l’on sait sur la biologie de cet animal, le renard soit encore classé « susceptible d’occasionner des dégâts» est une aberration. Hé oui, les termes : «susceptible d’occasionner des dégâts » sont la nouvelle formule dans la loi du 08 août 2016 dite « de reconquête de la biodiversité » pour remplacer le mot « nuisible ». Mais cette nouvelle « appellation » ne rend pas plus légitime, à mes yeux, les actions humaines pour gérer cette nature soi-disant gênante, bien souvent en la détruisant.
En mangeant environ 6 à 10 000 campagnols par an, le renard est un auxiliaire des plus importants pour l’agriculture. Et même avec une telle réputation, il serait fallacieux de croire que la notion de « nuisible » s’éteint tranquillement. Bien au contraire, elle fait preuve d’une remarquable résistance, d’une persistance sociale qui montre parfaitement qu’elle est ancrée au plus profond de nos conceptions relationnelles entre les humains et la nature. Interroger le mot et le contenu de la notion de « nuisible » revient à se demander si une cohabitation est possible entre les humains et le reste de la nature et à questionner la façon dont nos sociétés considèrent et appréhendent le sauvage. L’enjeu réel, et actuel, n’est plus sémantique mais intellectuel : comment dépasser cette notion de « nuisible », comment transformer nos façons de penser, notre relation à la nature, aux êtres vivants. Difficile, car les hommes ont cloisonné les animaux et les plantes dans 2 catégories : les « utiles » et les « inutiles ». Cette pensée éminemment anthropocentrique, perdure aujourd’hui puisqu’elle affirme que les êtres naturels ne valent que pour les usages que peuvent en faire les humains.
Aujourd’hui, au regard de ce que nous savons, il existe un impératif de respect envers tout être vivant quel qu’il soit. Notre espèce doit assumer sa responsabilité à l’égard de tous les êtres vivants de notre planète. Alors laissons le renard vivre sa vie sauvage tranquillement... et nous offrir de belles observations et de belles images.
Chouette, c’est la saison des amours !
territoire. Cette défense du territoire se manifeste parfois dès la fin de l'automne. La plupart des rapaces nocturnes nichent assez tôt, parfois en
mars, voire en février chez la chouette hulotte.
milieu de mai, sont alimentées pendant huit à dix semaines, c'est à dire jusqu'en août. Leur
émancipation se produit en plein été. Saison où les proies abondent (éventuellement, pullulation de campagnols).
Illustrations : Thierry Morel
Mise en page : Sylvie Lacoste
La cotisation est de 15 € pour l’année et de 20 € pour les familles.
Cette lettre est diffusée par Noël Jeannot, Président de l’Association.
Contact : [email protected] - Tel 06 75 68 26 38 - Adresse 22 Rue Des Burillons - Charquemont 25140
Site animé par Thierry Morel: http://lesgazouillisduplateau.weebly.com/
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