Souvent confondu avec les Hirondelles, le Martinet noir appartient à une espèce bien spécifique. Plus grand que les Hirondelles, il atteint une taille moyenne de 18 cm avec une envergure beaucoup plus longue, jusqu’à 45 cm. De couleur sombre, il a la gorge légèrement blanchâtre, plus marquée chez les juvéniles. |
Les arrivées sont échelonnées, suivant que les individus sont reproducteurs ou non. Les adultes occupent alors en colonie des cavités dans des maisons, les plus jeunes tournent en criant et effleurent les parois à la recherche d’une anfractuosité qu’ils pourront occuper un, deux ou trois ans plus tard. Ensuite, ils resteront extrêmement fidèles à leur choix.
Autrefois arboricoles, ils nichent maintenant dans les cavités qu’ils trouvent dans les bâtiments. Ils ont besoin d’une bonne hauteur, car ils décollent du nid à la manière d’un deltaplane. Problème, les techniques modernes de constructions et les rénovations leur laissent peu de place car la plupart des trous sous les toits ou dans les charpentes sont de plus en plus bouchés. C’est pour cela qu’ils ont besoin de nichoirs spécialisés, et c’est ce qui nous a amenés à équiper le bâtiment de l’école de Trévillers après la réfection de la toiture. En effet, la plupart des espaces où des familles de Martinets avaient élu domicile les années passées sont à présent inaccessibles.
Si la femelle se pose parfois au nid pour pondre ou si le couple s’y glisse de temps en temps pour nourrir les jeunes, le reste du temps, le Martinet le passe en vol. Il se nourrit en vol, il trouve en vol les éléments pour construire son nid, il dort en vol en montant très haut en altitude, on suppose aussi qu’il peut "éteindre" alternativement un hémisphère de son cerveau puis l’autre. Mais encore, il boit en vol, en effleurant un espace aquatique bec ouvert, et surtout il s’accouple en vol… Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il est l’inventeur de l’expression "s’envoyer en l’air", mais il la pratique régulièrement.
Enfin, autre élément surprenant, peut-être que si vous observez parfois les oiseaux, vous avez remarqué qu’en cas d’orage en été les Martinets fuient soudainement et ne sont de retour qu’à la fin de la dépression. C’est une manière de se mettre à l’abri. Mais ceci va plus loin encore. Si le mauvais temps dure très longtemps, les jeunes au nid peuvent entrer en léthargie pendant cinq ou six jours, pour éviter de dépenser leur énergie et subsister grâce à leurs réserves. Pendant ce temps, les adultes s’envolent jusqu’à la Méditerranée pour trouver des températures plus clémentes et parvenir à chasser les insectes nécessaires aux poussins. Ils élaborent alors une boule de nourriture qu’ils régurgiteront à leur retour dans le nid.